Le Dr Sarah Garner fait référence à l'objectif de Universal Health Coverage (UHC) (couverture sanitaire universelle - CSU) qui fait partie des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 fixés par les Nations unies en 2015 et réaffirmés en 2019. Ces objectifs visent à garantir un accès équitable aux soins de santé dans le monde, des soins de santé de qualité et la protection des citoyens contre les risques financiers lorsqu'ils y accèdent. Ils incluent également l'accès à des médicaments essentiels abordables, sûrs et de qualité, ainsi que le développement de médicaments et de vaccins pour des maladies particulièrement prévalentes dans les pays en développement.
En ce qui concerne les médicaments essentiels à des prix abordables, le Dr Garner souligne l'importance des partenariats et fait remarquer qu'"une industrie pharmaceutique forte, tant pour les médicaments innovants que pour les médicaments hors brevet, est nécessaire pour atteindre les objectifs de santé".
De plus, "l'OMS a une forte tradition de reconnaissance des médicaments biosimilaires et génériques, avec plus de 200 médicaments génériques faisant partie de la liste des médicaments essentiels, qualifiés de bons médicaments et de médicaments de base", ajoute le Dr Garner.
Alors que les gouvernements européens s'inquiètent de plus en plus des coûts élevés qui entravent l'accès à de nouveaux médicaments potentiellement efficaces, l’Oslo Medicines Initiative (OMI) a vu le jour en 2020 dans le giron de la division européenne de l'OMS.
Cette plateforme de consultation et de partage des connaissances, à laquelle participent des gouvernements et des agences gouvernementales, des organisations de patients et des représentants de l'industrie, vise à accroître la transparence du marché et à soutenir les possibilités de collaborations volontaires entre les pays.
Cette plateforme cherche également des moyens pour mieux reconnaître la durabilité des systèmes de soins de santé et de l'industrie, qui rendent possible un partage des risques et la bonne gouvernance du marché. Avec cette initiative, il est clair que l'OMS a élargi son champ d'action aux discussions sur le prix des médicaments. "Les payeurs devraient plutôt devenir des acheteurs actifs et établir leur programme en fonction de ce qui devrait être acheté", ajoute le Dr Garner. Un avis partagé par Yannis Natsis de l'ESIP.
Enfin, le Dr Garner souligne que le ‘repurposing’ (la réaffectation) de médicaments autorisés offre également un grand potentiel en termes d'accessibilité aux soins. "Nous devons réfléchir à la manière de maximiser la valeur de ces médicaments. Nous aurons peut-être besoin de partenariats public-privé pour accomplir cette tâche", selon elle.